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  • 2 juillet 2008

    Parlez après le bip !

     
    "Gaston y’a l’téléphon qui son
    Et y’a jamais person
    Qui y répond !"
     
    Ce qui était vrai dans les années 60 ne l’est plus depuis l’invention du répondeur téléphonique. Hé oui, désormais le téléphon qui son a toujours quelqu'un qui répond !
    Je me suis amusé à faire une petite recherche sur Internet. Hé bien figurez-vous que les premiers répondeurs téléphoniques étaient de grosses caisses en plastique fonctionnant avec un ampli à lampes, un relais électrique, des cylindres magnétiques, pour un poids de plusieurs kilos (très décoratif et pratique sur votre bureau !), au juste prix de 8.000 Francs soit 1.200 Euros… Ensuite vint l’avènement de la bande magnétique (on peut encore en voir quelques exemples dans les premiers épisodes de Colombo), de la cassette audio puis de la micro cassette, et enfin de la mémoire électronique qui permet une miniaturisation extrême jusqu'à devenir quasi-invisible.
     
    Ce qui est fascinant dans un répondeur n’est pas tant la machine en elle-même, qui au fond est assez chiante, mais son contenu : le message délivré à l’interlocuteur que la voix électronique laisse sur le palier en l’absence du maître des lieux.
     
    Souvent il n’y a rien de plus frustrant que de tomber sur un répondeur. Toujours le même message que l’on réparti en deux catégories.
    La première : le message enregistré par la personne elle-même. Il contient quasi invariablement les mots suivants placés dans tel ou tel ordre à la manière des beaux yeux de la marquise qui mourir me font d’amour : « Bonjour vous êtes bien sur le portable de Barnabé. Je ne suis pas là pour l’instant. Vous pouvez me laisser un message après le bip. Je vous re-contacte dès mon retour. Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiip ».
    Simple, efficace, on comprend que le correspondant n’est pas joignable et qu’on est invité à laisser quelques mots pour qu’on soit rappelé ou lui faire se souvenir de ramener du pain et de passer dire bonjour à Tante Jeanne avant qu’elle parte boire le thé chez la Cousine Ursuline. Bref…
     
    La seconde n’est pas très éloignée de la première mais s’en distingue par le fait qu’une bonne partie du message est le fait d’une machine préprogrammée pour débiter le même discours sur le ton monocorde que nous connaissons tous, et que seul le nom de notre interlocuteur a été enregistré par ce dernier. D’ailleurs c’est souvent très nase ce type de message. Parce que quand on enregistre ce type d’annonce on nous demande de parler après un signal sonore qui tarde à venir ou qui est tellement bizarre qu’on se demande tout d’abord si c’est bien à ce moment là qu’il faut parler, ce qui se traduit infailliblement par une vague hésitation dans la voix, précédée ou suivie de bruits environnants du plus mauvais effet. Ca peut donner quelque chose dans ce goût là : « Bonjour. Vous êtes sur la messagerie de  "schtrflfllft Hector Berliozrfffrrrrrrrrrrrrrrrrrrtzzzzzz" . Votre correspondant n’est pas disponible pour l’instant… » etc. etc.   Vous l’aurez constaté comme moi, c’est à chier.
     
    Je ne parlerai même pas des messages fantaisie ignobles de médiocrité humoristique où un mauvais imitateur singe la voix de telle ou telle célébrité pour débiter des sornettes avilissantes qui ne font rire que les adoléscents boutonneux et les beaufs de tout poils qui regardent Cauet sur TF1. Je ne m'étendai pas, c'en est déjà beaucoup trop.
     
    Face à cette médiocrité standardisée se dresse une troisième voie, un brin plus intéressante à mes oreilles.
    Je me souviens d’un message de répondeur absolument génial que l’on pouvait entendre sur la ligne du mari d’une amie. Il commençait par « Bonjour, vous êtes en relation avec un répondeur. Surtout gardez votre calme ! » Je ne me souviens plus exactement de la suite mais les première secondes étaient tout simplement exquises. Enfin de l’originalité dans ce monde de platitude.
    Cette découverte fut pour moi une révélation. Oui, il était possible de faire autre chose ! Autre chose...
    Dès que j’eus en ma possession une machine de cette espèce je m’employais à exploiter toutes les ressources créatrices autorisées par ce nouveau jouet. J’avoue que mon premier message était d’une banalité affligeante mais j’eus tôt fait de pervertir cet équipement dont je mesurais les facultés déliresques.
     
    Mon premier essai fut un coup de maître, n’ayons pas peur des mots, et certains d’entre vous s’en souviennent encore. Il est d’ailleurs à ce jour toujours en vigueur, après quelques autres tentatives moins fructueuses, sur mon téléphone fixe.
    Pour vous donner une vague idée et ne pas me la faire piquer, tout commence par un musique un peu grinçante jouée sur un clavier électronique (l’air du monde aquatique de Super Mario Bross sur NES…) après quoi vient le message proprement dit. Il y est question de chambre capitonnée, de visites terminées pour l'instant, de camisole de force qui sera bientôt retirée, de message aussi qui sera délivré après décamisolage… Oui, j’ai parfois des traits de génie que Starck m’envie, soyons modestes. Je me souviens qu’une fois le plombier qui devait venir réparer mon chauffe-eau en panne avait même téléphoné à mes parents pour avoir mon vrai numéro de téléphone parce que chaque fois qu’il composait celui que l’agence immobilière lui avait donné, il tombait sur un hôpital psychiatrique… Et ma mère un peu génée de lui expliquer que non, il ne s'agissait pas d'une erreur, que c'était bien le bon numéro de téléphone qu'on lui avait donné. Il y a ceux qui ont de l’humour… et les autres !
     
    Un autre exploit fut tout récent avec un message façon machine à café : « pour un café long tapez 1, pour un expresso tapez 2, pour laisser un message parlez après le bip ». Effet garanti !
     
    L’avantage d’avoir un message de répondeur totalement zinzin est qu’au final les gens qui appellent laissent assez peu de messages. J’ai trouvé à cela plusieurs explications possibles :
    - Déconcertés, ils en ont oublié la raison de leur appel
    - Ils ne savent pas s’ils ont bien composé le bon numéro
    - Ils sont effrayés à l’idée de parler à un extraterrestre qui a élu domicile sur Terre
    - Leur message n’est finalement pas si urgent que ça et ils essaient de rappeler plus tard.
    Il y en a sûrement d’autres, je note seulement celles qui me viennent sur le vif.
     
    Si la méthode est efficace sur le téléphone fixe, elle l’est aussi sur le téléphone portable.
    J’ai d’ailleurs cet après midi composé mon actuelle annonce de répondeur, sûrement la plus débile que j’aie jamais pu écrire (oui, je les écris parfois avant) et qui aurait pu résulter du débilitronage d’une phrase au départ censée. Je vous rassure : nul débilitronage dans tout cela, c’est de l’authentique Tambour Major garanti sans additif ni colorant artificiel. Ce serait sous-estimer mes aptitudes à la folie pure, et certains d’entre vous savent à quel point je n’en ai pas besoin. Pour les autres, parcourir ce blog devrait vous donner une vague idée de ce dont je suis capable. Ce chef d’œuvre de l’art du répondeur est tout simplement unique. Il y est question d'arborescence laineuse, de poignée de boulons, d’autoclave, d’asperges astigmates… Dans un esprit fin et léger qui en étouffera plus d’un, à n’en pas douter.
     
    Vous l’aurez compris, il est des choses pour lesquelles je n’aime pas faire comme tout le monde. C’est tellement facile de faire comme tout le monde. Mais c’est tellement triste cette uniformité…
     
    Alors, à vos répondeurs, et faites moi fumer tout ça !

    1 commentaires:

    1. Alors je me dois de citer mon meilleur à moi aussi (en toute modestie).. Avant que ton filleul n\'accueille désormais les futurs appelant, on pouvait entendre :
      "Oui allo (silence lourd) oui ! Bonjour ! (silence lourd)... Non désolé, nous ne sommes pas là pour le moment, mais laissez-nous votre message et nous vous rappelerons dès que possible. Bip."... Le problème étant que je décroche toujours en disant "oui allo..." ben systématiquement quand les gens tombainet sur le répondeur, ils croyaient me parler (trsè drôle), mais quand ils tombaient sur moi, ils pensaient avoir à faire au répondeur... conséquence, ils n\'acceptaient de me parler qu\'après 2 ou trois "Allo" insistants... Mais ce fut un passage assez drôle !  (sans comparaison avec ton aliénation, je le concède).
      Je cite aussi le cas d\'un répondeur laconique d\'une amie : "Un bip, un message. Bip". Très grande efficacité !

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    Bonjour, vous êtes bien chez Tambour Major.

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