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  • 12 octobre 2008

    Vicky Cristina Barcelona

     

    Soirée cinéma hier soir en compagnie de Matthieu, Laurence, Seb et Jehanne. C'est Laurence, cinévore invétérée qui avait lancé l'idée d'aller au cinoche tous ensemble histoire de papoter un coup devant quelques tapas avant que d'aller voir un film de son choix. En l'occurence je n'étais pas particulièrement emballé par le film sur lequel notre "gentille et dévouée organisatrice" avait jeté son dévolu : le dernier Woody Allen... Non pas que je nourrice un courroux particulier contre le cinéaste mais simplement  jusqu'à hier soir je n'avais encore jamais vu un seul de ces films (oué... même que c'est totalement vrai !!). J'avais aussi quelques a priori qui me refroidissaient un peu, au rang desquels l'image du réalisateur intello jouant de la clarinette dans un ensemble de jazz... Bon, c'est un peu maigre je l'avoue, mais moi j'étais plus partant pour le dernier Jaoui-Bacri.

     

    Nous avions prévu de nous rendre à la séance de 20H mais, je ne sais pas trop pourquoi, une masse de badauds prodigieuse s'était donné rendez-vous au même endroit que nous hier soir et nous dûmes nous résigner pour nous rabattre sur la seconde séance.

    Une part de lasagnes plus loin arrossée d'un petit noir, nous revoici devant le cinoche où, encore une fois, nous ne sommes pas seuls. J'avais jamais vu autant de monde venir au cinéma un samedi soir d'autant que la majorité de ce petit peuple semblait prendre le même chemin que nous. D'ailleurs la salle était archi-comble... du jamais vu un soir de week-end. Par un heureux hasard, nous eûmes ce que nous avons d'abord pris pour de la chance, la possibilité de nous placer tous ensemble au dernier rang qui se trouvait fortuitement entièrement libre. Je compris en cours de film que ce n'était pas dû au hasard mais à une volonté délibérée de fuir ces places tant elles sont inconfortables... je ne vous raconte pas l'état de mon dos encore ce matin. Je m'en souviendrai !

     

    Après les 15 minutes de pubs en tous genres, la lumière se tamise, les éclats de voix se font silence, l'obscurité envahit la salle, le film débute.

     

    Vicky et Cristina sont deux copines que tout, ou presque, oppose. Vicky (Rebecca Hall) est la fille réfléchie, intelligente. Promise à un avenir sans soucis matériels, elle a réalisé un mémoire de Master sur l'identité catalane et va bientôt se marier à Doug, un jeune cadre dynamique propre et bien rangé de la bonne société New-Yorkaise. Cristina (interprétée par Scarlett Johansson) c'est la fausse blonde bohème, artiste dans l'âme en proie au doute. Elle est à la recherche d'un idéal qu'elle ne sait pas définir, fuyant une part d'elle même, luttant contre des démons intérieurs qu'elle ne sait pas identifier, guidée par le coeur plus que par la raison. Les deux copines décident de passer quelques jours chez les Nash, riches amis américains installés à Barcelone, la ville de Gaudi, capitale de la Catalogne. Tout ce petit monde semble aller bien, chacun avec ses certitudes et ses névroses jusqu'au moment où tout bascule, l'air de rien. Un soir où Juan Antonio (Javier Bardem), artiste à la réputation peu recommandable de l'avis des Nash, fait irruption dans la vie de Vicky et Cristina, en leur proposant tout de go de partir avec lui passer un week-end - juste elles deux et lui - à Oviedo, pour aller voir une sculpture qu'il aime, boire du vin, et faire l'amour. Si la proposition heurte la bien pensante Vicky, elle séduit intensément Cristina la passionnée. A partir de cet instant, la vie de ces trois larrons va, non pas basculer, mais prendre une autre dimension, une autre voie, celle dont les uns et les autres rêvaient secrètement, sans avoir eu jusqu'alors le courage de sauter le pas... Par la suite, des langues vont se délier (à tous les sens du termes), des masques tomberont, mais jusqu'à quel point ?

     

    Je ne vous raconterai pas davantage le film au risque de vous en dévoiler trop les arcanes finement tissées mais pour moi il s'agit d'un très bon film sur le courage de vivre ce à quoi la vie nous appelle, et non pas ce que la société et notre entourage attend de nous. Peut être un peu à la manière d'un Brokeback Mountain - qui m'avait littéralement bouleversé à l'époque - sauce Woody Allen et dans un tout autre genre bien entendu. Ou commence l'amour ? Qu'est-ce qu'aimer ? Doit-on vivre ses passions ou se ranger derrière la raison rassurante ? Autant de questions auxquelles nos protagonistes se heurtent de plein fouet dans les superbes décors catalans d'une Barcelone que Woody Allen semble avoir découverte tel un eldorado et dont il veut nous faire partager l'atmosphère.


    Vous le savez aussi, je suis une bille en cinéma, en parle assez mal, et n'y connais pas grand chose... Néanmoins, je crois pouvoir affirmer que Rebecca Hall et Scarlett Johansson sont épatantes dans leur rôle, que celui de "peintre maudit" est très bien servi par le très sensuel Javier Bardem et que Penelope Cruz, dont l'entrée en scène est assez fracassante, est parfaite dans le rôle de folle hystérique servi par quelques tirades névrosées auxquelles la langue espagnole confère une saveur toute particulière (ça me rappelle tout à fait - en un brin plus violent ici - les crépages de chignon de mes cousines, elles aussi espagnoles).
    Enfin, un mot de l'image dont le réalisateur a travaillé la saturation en jaune pour lui conférer une lumière intense et douce à la fois tout à fait évocatrice de la belle Barcelone.

     

    Vous l'aurez sûrement compris, j'ai vraiment aimé ce film. L'histoire au fond est assez simple, il n'a rien de très original et comme le disait Jean-Marie Le Clezio à propos de l'oeuvre de Colette : j'ignorais que l'on pouvait faire un film sur ce sujet. Car au fond ce n'est rien de plus que cela : une tranche de vie, des vies qui se croisent, se recontrent, et... Servi par des dialogues savoureux, des personnages bien campés et finement ciselés, tiraillés entre leurs plans de vie, et leurs certitudes soudainement ébranlées... On rit assez souvent, emportés par un tourbillon de bonne humeur, on rit jaune parfois pour mieux encaisser la dureté de certaines situations. On rit avec les personnages, mais parfois aussi d'eux, de leur ridicule préciosité.

     


     

    Le grand malheur des passions n'est pas dans le tourment qu'elles causent, mais dans les fautes qu'elles font commettre.

    Les passions font vivre l'homme, la sagesse le fait seulement durer.

    Sébastien Roch Nicolas dit Chamfort

    1 commentaires:

    1. Pour satisfaire à mon image de cinéphile averti tout autant que d\'obsédé (si ! si ! Je sais...), pour répondre à toutes les autres questions existentielles soulevées par Woody Allen, je te recommande chaudement un de ses vieux films "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander" (le titre est long mais le film est une succession de courts-métrages dudit Woddy), et je te déconseillerais de la même manière, pour ne l\'avoir pas aimé, le "songe erotique d\'une nuit d\'été" du même Allen. Ceci étant dit, son oeuvre est immense, et perso je suis loin d\'en avoir fait le tour... d\'autres seront plus calés sur sa production que moi.

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