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  • 30 avril 2012

    Week-end, de Andrew Haigh

    22 commentairess

    Russell est un garçon d'environ 27 ans. Il mène une vie simple, partagée entre son appartement rempli de vieilleries, son boulot et ses amis. Au grand jour, Russell fait semblant d'être parfaitement bien dans ses baskets. Dans sa tête c'est un peu plus compliqué, il n'assume pas tout à fait son homosexualité et vit sa vie en partie dans l'obscurité. 
    Glen, au contraire, est un peu plus fou, un peu plus artiste, un peu plus entreprenant, et tellement plus libre. Pour lui, tout à l'air si simple. Du moins, en apparence.

    Un soir, un bar, un plan drague, un plan cul, on se rappelle, on se revoit, on ne se quitte plus... le temps d'un week-end.

    Russell et Glen, Glen et Russell, des mecs comme il en existe des milliers, des garçons qui nous ressemblent, des histoires de tous les jours, que l'on soit homme, femme, pédé, lesbienne ou hétéro. Car l'une des grandes forces de Week-end est certainement de permettre à chacun de nous, qui que nous soyons, de nous retrouver tour à tour dans ces personnages, magnifiquement incarnés. Parce qu'au fond, quelque soit notre orientation sexuelle, les sentiments et leurs contrariété sont toujours les mêmes...

    Servie par de magnifiques acteurs (le rhâââ lovely Tom Cullen, mon idéal masculin incarné, et le charmant Chris New) tous deux pourvus d'un accent absolument exquis, et soutenue par une très belle photographie, l'histoire de cette rencontre m'a touché, au-delà de ce à quoi je m'attendais.

    Parce que cette histoire m'est incroyablement familière et qu'elle m'a rappelé ce court épisode vécu voici bientôt un an ou peut-être, cet autre histoire d'amour impossible. Sans compter l'étrange malaise ressenti à la fin du film, ce sentiment de vide presque nauséeux doublé de l'envie de hurler lorsque surgit l'immense vide de celui qui n'est plus là, ces matins où l'épaisseur du jour nous renvoie davantage à notre propre solitude, ces matins d'amertume et de vie qui continue. Oui, j'ai plusieurs fois été Russell, tout autant que j'ai été le Glen d'un autre... 



    Je ne sais plus très bien comment j'avais entendu parler de ce film, si c'était chez Patrick Antoine ou chez Nicolinux. Mais toujours est-il que, de ce que j'avais lu, j'en avais retenu deux choses : la première, que ce film avait l'air chouette, la seconde, qu'il me fallait le voir.
    Voilà, c'est exactement ça...

    25 avril 2012

    Chat faisait longtemps...

    37 commentairess
    Je me rends compte avec stupeur que cela fait longtemps que je ne vous ai pas parlé de mon chat. Oui, je sais, ça vous a manqué et vous étiez éplorés face à ce manque de gratitude de ma part. Vous m'en voyez désolé, je ne suis que navritude et mortification. Hé oui, quand on a la prétention d'être LE plus beau chat du monde (n'en déplaise à certains ersatz qui s'approprient vainement ce titre), il faut veiller à soigner son image. Les véritables vedettes se font rares et laissent leur public chéri dans l'expectative d'une prochaine apparition qui imprimera sur leur rétine des images de bonheur indélébile...

    Car il faut bien reconnaître que Gaudi est un chat de compétition, une bombe atomique sur pattes, une arme de ronronnement massif et de câlinage hautement addictive. Heureusement que, comme tout bon papa, je la garde bien au chaud à la maison, loin de la folie du monde, sinon elle serait aussitôt assaillie par les mamies du coin qui se précipiteraient, avec toute la prestance que leur permet leur déambulateur et autres prothèse de hanche qui couinent, pour la caresser de leurs mains décharnées et tremblotantes. Sans compter sur le tsunami hormonal qu'elle provoquerait chez tous les matous en rut que compte la ville (et elle en redemanderait la salope). Haaaaa non alors ! Ma fifille ne sera pas la trainée du quartier !
    De toutes façons, j'ai pris rendez-vous chez le véto pour... (*émotion*) pour la faire "opérer"... Le calvaire des chaleurs est assez peu cool pour elle, et encore moins pour moi. C'est couillon, mais j'ai beaucoup de mal à me résoudre à la faire amputer d'une partie d'elle-même. Mais il paraît que c'est pour son bien. Même la SPA le recommande...



    En ce moment, elle découvre que la couette comporte deux faces. Jusqu'à présent elle connaissait le dessus, là ou elle roupille une bonne partie de la journée. Il y a quelques jours, je l'ai surprise en train de roupiller sous la couette, là où c'est moelleux et où il fait bien chaud. Vous vous rendez compte l'intelligence supérieure de cet animal ?

    Seul inconvénient de la bestiole : l'option "poils angoras" qui n'est pas désactivable. Et du poil, il y en a ! Partout ! Sur le canapé, les vêtements, le parquet... Et surtout en ce moment vu qu'elle perd son somptueux pelage d'hiver pour revenir à une tenue un peu plus décontractée (mais toujours ultrachic) pour affronter les beaux jours avec classe, nonchalance et la féline désinvolture dans laquelle elle est passée maître.
    What else ? 

    17 avril 2012

    Matins

    20 commentairess
    Il est des matins câlins, des matins pleins de tendresse et de douceur,
    Des matins qui se blottissent dans la pénombre et le silence des draps qui bruissent,
    Des matins qui s'étirent de tout leur long dans les bras d'un autre que l'on voudrait sien,
    Des matins lovés dans le creux d'une épaule, bercés au rythme d'un souffle apaisé
    Des matins qui prennent leur temps et se défient des aiguillent qui courent sur le cadran
    Des matins remplis de soleil, d'odeurs de café dans la cuisine et de rires ensoleillés
    Des matins dont on aimerait qu'ils durent toujours.

    Des matins qui passent...

    Il est des matins remplis de nostalgie et de souvenirs moelleux,
    Des matins de promesses, d'au revoir et de quai de gare,
    Des matins qui semblent étonnamment vides alors que l'horizon s'empourpre
    Des matins où l'épaisseur du jour nous renvoie davantage à notre propre solitude
    Des matins d'amertume et de vie qui continue.

    Des matins presque ordinaires...

    15 avril 2012

    La photo du mois : "En travaux"

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    Bonjour tout le monde ! Nous sommes le 15 Avril, jour de La photo du mois !
    Comme chaque mois, un groupe de blogueurs réalise une photo en fonction d'un thème donné à l'avance. Toutes les photos sont publiées sur les blogues respectifs des participants, le 15, à midi, heure de Paris.

    Ce mois-ci le thème a été choisi par l'Azimutée qui nous propose de plancher sur : " En travaux ". 

    Pour le mois d’avril, j’ai voulu un thème que l’on peut traiter à la fois au propre ou au figuré, pour tenter d’inspirer le plus grand nombre. :-) 

    Je vous propose donc : « En travaux ». 

    Cela peut donc être littéralement des travaux menés dans votre maison, votre rue, votre ville, votre pays, etc. Cela peut aussi être un projet personnel, familial ou professionnel qui vous travaille, vous absorbe, en souffrance ou qui touche au but, comme cela vous parle !
    Le thème était très intéressant. Surtout que à Toulouse, il y a des travaux un peu partout, et principalement dans la rue Alsace-Lorraine qui est en train d'être pavée transformée en ramblas. C'est franchement le bordel. Pourtant ce n'est pas sur terre que j'ai trouvé l'inspiration, mais dans le ciel. Au détour d'une rue, j'ai levé les yeux, ébloui par le soleil. Et ce que j'ai vu m'a tout de suite inspiré. Du coup j'ai aussitôt fait ma photo !

    Voilà le résultat :


    Allez donc voir les travaux des autres participants à la photo du mois :  100driiine, A&G, Agnès, Akaieric, Alexanne, Alexinparis, Anaou, Anne, Anne Laure T, Anne-Cécile, Annick, Aparça, Ava, Babou, Batilou, Bestofava, Blogoth67, Cara, Carnets d'images, Caro, Carole In England, Caroline, Cathy, Cécile, Cekoline, Céliano, Céline in Paris, Cessna, oui !, Champagne, Cherrybee, Chris et Nanou, Clara, Coco, Cocosophie, Cricriyom from Paris, Cynthia, Dan, David et Mélanie, DNA, Dorydee, Dr CaSo, E, Eff'Zee'Bee, Egedan, Emi London, Emily58, Emma, Famille Gerdel, Fanny et Vincent, Filamots, Florian, florianL, François le Niçois, Frédéric, Galinette, Gilsoub, Gizeh, Glose, Grignette, hibiscus, Hugo, Isabelle, Isabelle et Gilles, J'adore j'adhère, Jean Wilmotte, jen et dam, Julien, Karrijini, Krn, Kyn, Kyoko, La Fille de l'Air, La Flaneuse, La Nantaise, La Papote, La Parigina, LaGodiche, Laure, Laurent Nicolas, Lauriane, Lavandine, L'Azimutée, Le Mag à lire, Le-Chroniqueur, Les petits supplices !, Les voyages de Lucy, Les voyages de Seth et Lise, Les zinzins, lesegarten, Leviacarmina, Lhise, Lost in London, Louiki, Louisianne, Loutron glouton, Lul worth blue, Lyonelk, M.C.O, Ma, magda627, Mamysoren, Mandy, Manola, Manuelle, Marion, M'dame Jo, Mgie les bons tuyaux, Minicecile, Muni57, Nataru, Nathalie, Nikit@, Nomade57, Nora, Olivier, Ori, Où trouver à Montréal ?, Quelbazar, Renepaulhenry, Sébastien, Sephiraph, Sinuaisons, Soiz, Spiki, Stephane08, Stéphie&lesCacahuètes, Surfanna, TamTestinaute, The Parisienne, Thib, Titem, Une niçoise, Vanilla, Vinie, Violette, Viviane, Voyagesetc, Xavier Mohr, Zaromcha.


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    9 avril 2012

    La petite voix, la carpe et le papillon

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    Depuis quelques mois, peut être quelques toutes petites années, il y dans ma tête une petite voix qui se fait de plus en plus insistante. "C'est d'abord rumeur légère, un petit vent rasant la terre. Puis  doucement se dresse, s'enfle, s'enfle en grandissant. Elle s'élance, tourbillonne, étend son vol, éclate et tonne" aurait pu dire Basilio.

    Je vous rassure, à l'instar d'une célèbre pucelle qui a fini sa vie de façon flamboyante, cette petite voix ne m'a pas encore convaincu de bouter les Anglais hors de France, ni de délivrer les huîtres du bassin d'Arcachon ou de prendre l'initiative d'un quelconque acte héroïque susceptible de bouleverser la face du monde aussi sûrement que l'eut fait le nez de Cléopâtre s'il avait été plus long. Non. Cette petite voix martèle une seule chose :
    Vis ! Vis, profite et sois heureux !
    Ce soir, j'ai regardé Là Haut à la télé. Je ne l'avais pas revu depuis je crois au moins deux ans. Hé bien, de petites causes produisant parfois de grands effets, figurez-vous que j'ai failli chialer. Oui, tout au long des premières minutes, celle où l'on nous raconte la vie du vieux grognon, j'ai senti un flot de larmes affluer et que je n'ai pu totalement réprimer.
    C'est con de pleurer devant un dessin animé... Et pourtant, je n'ai pu m'empêcher d'être triste en pensant à tous les projets que l'on forme pour une vie, à tous ces rêves qui font briller nos yeux, à toutes ces envies qui nous animent, et aux amers regrets de ne pas avoir eu la possibilité de les réaliser, ou tout simplement de ne pas avoir eu les couilles de se jeter à l'eau. Car au fond, emportés par le tourbillon de la vie et le confort du train train quotidien, on se dit que l'on peut remettre à demain, ou après demain, que ce n'est pas grave, et qu'au fond ce n'est que partie remise.

    Mais non putain ! Il ne faut pas remettre à demain. Certaines occasions ne se présentent qu'une fois. Il faut les saisir au vol, les agripper de toutes ses forces, en savourer chaque miette, et être heureux. Et je dois dire qu'en ce moment, il est des opportunités que je n'ai pas envie de laisser s'échapper. Ho que non...
    Et la petite voix se fait chaque jour plus lancinante...

    Passent les jours et passent les semaines
    Ni temps passé
    Ni les amours reviennent
    Sous le pont Mirabeau coule la Seine

    Vienne la nuit sonne l'heure
    Les jours s'en vont je demeure

    G. Apollinaire, Alcools, "Le Pont Mirabeau"

    ***
    Bon, je vous dois quelques explications rapides sur le sens sibyllin du titre de ce billet... C'est en réalité très simple. Si si, vous allez voir.
    Le papillon renvoie à l'effet papillon suggéré au deuxième paragraphe : de petites causes produisent de grands effets. Quant à la carpe, c'est un peu plus tordu. Il ne s'agit pas de la carpe mais du verbe latin, carpe (carpe diem !) qui est sous-entendu lorsque j'évoque la nécessité de profiter des opportunités. 
    Voilà qui devrait être plus clair. Mais j'ai pas trouvé de titre moins nase que celui-là...

    6 avril 2012

    Ceux qui passent, ceux qui restent...

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    Il y a tout d'abord ce charmant garçon de passage à Toulouse rencontré en septembre dernier. Je m'étais senti obligé de mettre un coup de frein assez brutal à notre relation en raison de l'absence de convergence de nos sentiments et pour le protéger contre lui-même. Je crois qu'il m'en avait voulu, et je lui en avais voulu aussi de s'être enflammé de la sorte au lieu de laisser cette histoire vivre sa vie.

    Malgré tout, au bout de quelques semaines, nous avons repris contact. Nous continuons à discuter, presque comme avant, à ceci près qu'il ne m'affuble plus de petits noms doux en "ito". Il est même revenu passer un week-end à Toulouse en Février, et je dois à mon tour aller lui rendre visite dans quelques semaines, avant qu'il ne rentre définitivement, chez lui, à 6000 kilomètres d'ici. C'est à peu près sûr : nous resterons bons amis. C'est chouette.

    Et puis il y a ce mec génial, qui habite aussi l'autre bout de la France, dont je n'ai encore jamais parlé. Nous nous sommes connus il y a deux ans environ, par l'intercession un site de rencontres. Quoique cela paraisse peu ordinaire, nous ne nous sommes vus pour la première fois qu'en fin d'année dernière, à l'occasion d'un week-end. Grâce à Facebook et au téléphone (qui a dit que les réseaux sociaux isolaient les gens ? ) nous avons noué une très forte complicité. De fait, nous ne nous sommes jamais perdus de vue. Je l'aime bien lui. Je l'aime même beaucoup. Et j'ose croire sans trop me tromper que c'est totalement réciproque. S'il n'habitait pas si loin, il pourrait être bien plus qu'un pote... et quelque chose me dit qu'il n'en pense pas moins.
    Pour l'instant tout est clair entre nous, on profite. Nous apprécions beaucoup et nous laissons cette histoire vivre sa vie, sans nous poser de questions. Lui aussi, il restera, j'espère...

    Dans un tout autre registre, cela fait quelques mois maintenant que j'ai renoué contact avec Lui, ou plutôt qu'il a renoué contact avec moi, dans des conditions, il est vrai, très particulières. Cette reprise de contact m'avait fortement chamboulé, ravivant des souvenirs et des sentiments dont je n'avais alors pas réellement fait le deuil. Depuis, nous sommes toujours en contact. On se SMS de temps en temps pour prendre des nouvelles, on s'appelle, une à deux fois par mois. On parle de tout, de rien, de lui, de moi, on rigole assez souvent. Nous partageons la même complicité qui avait fait, trois ans en arrière, que nous nous soyons si bien entendus. Et franchement, ça me fait plaisir de pouvoir continuer à partager avec lui. Même si aujourd'hui je sais que je ne dois rien attendre de plus qu'une très belle amitié, une amitié qui perdure malgré le temps et la distance qui nous sépare.

    La prochaine étape est de se revoir. Il en a envie, il me l'a proposé plusieurs fois. Et j'en ai envie aussi. L'idée me plait beaucoup, et me terrifie à la fois, car je ne sais pas ce qu'elle va produire en moi. Je sais déjà que j'aurai une irrépressible envie de le serrer dans mes bras et de sentir ses bras m'envelopper. Et après ? Vais-je replonger et déprimer à nouveau en me disant que c'était sûrement l'amour de ma vie ? Je n'en sais rien. Peut-être n'éprouverai-je rien de plus que ce que j'éprouve déjà pour lui, une immense affection bienveillante.

    Nous n'avons pas encore prévu de date, mais je sais que nous nous reverrons avant l'été. On verra bien ce qu'il se passera. Et tant pis si je me prends une grosse baffe dans la gueule. Au moins, je serai fixé.

    1 avril 2012

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    Vingt-deux questions vues en novembre dernier chez Elliot. Je m'étais promis de répondre...C'est chose faite.

    Quand êtes vous déjà mort ?
    Même si je ne m'en suis jamais aperçu, je crois bien que je suis mort, il y a longtemps, peu à peu. En fait non, je ne suis pas mort : je ne suis pas né. Ma naissance a été retardée, entravée. Alors peut être que oui, en fait, je suis bien mort, sans m'en rendre compte. Je ne saurais dire à quel moment précis c'est arrivé. La mort n'est pas un instant, mais une succession d'états.
    Et puis un beau jour, je me suis éveillé. Aujourd'hui, je suis bel et bien vivant, et c'est tout ce qui compte.

    Qu'est-ce qui vous fait lever le matin ?
    En général c'est le réveil. Je en suis pas du matin en temps normal. Sauf en vacances où, là, le matin prend une saveur particulière. C'est un instant doux et vaporeux plein de chaleur, d'odeurs sucrées et de couverture sur le canapé, parfois au coin du feu. Ce sont des heures ludiques, avec plein de dessins animés à la télévision et le chat qui ronronne sur mon ventre. Comme un joli rêve éveillé.
     
    Que sont devenus vos rêves d'enfant ?
    Ils sont loin mes rêves d'enfant et ne sais plus vraiment ce qu'ils étaient concrètement. Quand j'avais 5 ou 6 ans je voulais être pâtissier. Je rêvais d'aventures, de châteaux et de passages secrets. Éternel rêveur j'ai toujours eu la tête dans les étoiles, fasciné par l'astronomie ; je voulais aussi devenir cosmonaute. Ils sont encore en moi ces rêves. Ils grandissent, évoluent, se transforment... Je crois même qu'il me font avancer.

    Qu'est-ce qui vous distingue des autres ?
    Ma carrure. Je passe rarement inaperçu. Hormis cela, de l'extérieur, je n'ai rien qui me distingue particulièrement. Sinon, j'ai dans la tête des sons fabuleux et des images incroyables.

    Vous manque-t-il quelque chose ?
    Actuellement je ne ressens aucun manque particulier. Hormis peut être un gros soupçon d'estime de soi. Et peut être me manque-t-il une chose un peu plus essentielle... J'y travaille.

    Pensez-vous que tout le monde puisse être artiste ?
    Tout le monde peut essayer de l'être. Peu de personnes le seront effectivement. Car malgré le travail, l'art est bien plus qu'une combinaison de règles et de dogmes. L'habileté technique ne suffit pas : il y faut un peu de talent pour ces choses là. Après, l'essentiel est de se faire plaisir, non ?

    D'où venez-vous ?
    Je viens de la terre, du monde paysan, où les valeurs ont encore un sens.

    Jugez-vous votre sort enviable ?
    L'affirmer serait prétentieux. Disons qu'il y a pire. Je ne me plains pas.

    A quoi avez-vous renoncé ?
    S'il y a une chose que je ne sais pas faire, c'est bien renoncer. Choisir est un calvaire. Je ne sais pas renoncer. Je suis même plutôt tenace. La seule véritable chose à laquelle je crois avoir renoncé, c'est un amour impossible dont le souvenir me rongeait depuis longtemps.  

    Que faîtes-vous de votre argent ?
    J'ai peu d'argent. J'en épargne un peu, et dépense le reste pour vivre. J'espère que la tendance va s'inverser dans les prochaines années.

    Quelle tâche ménagère vous rebute le plus ?
    Étrangement ce n'est pas quelque chose de très compliqué mais cela me fatigue rien que d'y penser : vider mon lave vaisselle !

    Quels sont vos plaisirs favoris ?
    Ne rien faire, affalé sur mon canapé, avec un bon film ; voir mes amis ; écouter de la musique ; me promener le nez au vent, l'appareil photo à l'affut. Des plaisirs simples...

    Qu'aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
    Rien de particulier. Lorsque l'on me demande ce que je voudrais pour telle ou telle occasion je suis toujours embêté car je n'ai aucun besoin en particulier dont je ne saurais me passer. L'essentiel est ailleurs.

    Citez trois artistes vivants que vous détestez ?
    J'ai bien du mal à en citer trois. Il y aurait Michel Jonasz dont j'ai toujours détesté la voix. Hormis ce détail, et s'agissant des autres artistes, ils m'indiffèrent plus qu'ils ne me dérangent. Il suffit de ne pas les écouter. A quoi bon se faire du mal ?

    Que défendez-vous ?
    Je ne "défends" rien. Je ne suis pas un militant né. Pour autant j'ai mes valeurs : le respect d'autrui, la valeur travail et le mérite personnel.

    Qu'êtes-vous capable de refuser ?
    Tout ce dont je n'ai pas envie. J'ai appris à dire non. C'est en réalité très facile. Je ne m'en prive pas. J'ai un fonctionnement très simple à ce niveau là, assez binaire. Je refuse aussi tout ce qui contrevient aux valeurs qui sont miennes, même si cela doit me fermer des portes. Je préfère être bien dans mes baskets et pouvoir me regarder dans la glace. Pour faire écho à une question précédemment posée, certains choix deviennent ainsi plus simples.

    Quelle est la partie de votre corps la plus fragile ?
    Ma peau. J'ai la peau fragile. C'est pourquoi je ne m'expose jamais entièrement au soleil. Et c'est très bien ainsi. Pour le bien de tous...

    Qu'avez-vous été capable de faire par amour ?
    Je n'ai jamais été amoureux assez longtemps pour pouvoir entreprendre quoique ce soit d'assez fou qui soit remarquable. L'avenir nous le dira !

    Que vous reproche-t-on ?
    Je n'en sais rien. Sûrement plein de choses. Je m'en reproche déjà beaucoup, alors inutile de rajouter ceux des autres.

    A quoi sert l'art ?
    Mutatis mutandis, je répondrai en citant l'un de mes films préférés, Le Cercle des poètes disparus
    J'ai un petit secret à vous dire, approchez. Allons approchez ! On lit ou on écrit de la poésie non pas parce que c'est joli. On lit et on écrit de la poésie parce que l'on fait partie de l'humanité et que l'humanité est faite de passions. La médecine, le commerce, le droit, l'industrie sont de nobles poursuites et elles sont nécessaires pour assurer la vie. Mais la poésie... la beauté... l'amour, l'aventure, c'est en fait pour cela qu'on vit. Pour citer Whitman : "Ô moi, ô la vie, tant de questions qui m'assaillent sans cesse. Ces interminables cortèges d'incroyants. Ces cités peuplées de sots. Qu'y a-t-il de beau en cela ? Ô moi, ô la vie ? "
    Réponse : Que tu es ici. Que la vie existe ! Et l'identité. Que le prodigieux spectacle continue et que tu peux y apporter ta rime. Que le prodigieux spectacle continue et que tu peux y apporter ta rime.
    Quelle sera votre rime ?

    Rédigez votre épithaphe.
    C'est un petit peu tôt pour y penser non ? Cela étant, j'aimerai bien faire mienne la phrase de Jean de La Bruyère « Ris avant d’être heureux, de peur de mourir sans avoir ri  ».

    Sous quelle forme aimeriez-vous revenir ?  
    Je ne crois pas que l'on revienne. Et si je revenais, j'aimerai être un oiseau, un rapace, comme un condor, qui contemple le monde d'en haut. De très haut.