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  • 30 novembre 2010

    Une seule fois suffit

    13 commentairess
    Demain 1er décembre, c'est la journée mondiale de prévention contre le Sida.

    J'emprunte à GayCulte cette vidéo publiée chez lui voici quelques temps déjà et que j'avais trouvé très belle même si un peu dure.

    Un rappel à la prudence : il ne suffit que d'une fois pour que la vie bascule...


    Prenez soin de vous.

    27 novembre 2010

    Les amants du métro

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    Ils firent irruption dans la rame comme deux voleurs en fuite, la police à leur trousse, le souffle court. Ils riaient, beaux dans leur exubérante jeunesse. S'adossant contre la paroi jaune du wagon ils ne se rendirent même pas compte que le métro avait repris sa course folle à travers les galeries perforant les entrailles de la ville.

    Plus rien n'existe autour d'eux. Ils sont seuls au monde parmi la multitude vespérale des derniers voyageurs. Les yeux dans les yeux, son bassin fermement arrimé au sien, il caresse ses longs cheveux châtains aux reflets d'argent ondoyant en mèches souples. Ses yeux de lionne pétillent de désir. Il est fougueux dans son jean. Ses mains vont et viennent sur ses hanches. Elle feint de se débattre. "Arrête" dit-elle dans un soupir tandis que leurs lèvres s'entremêlent d'abord timidement puis qu'elle en redemande encore et encore.  Et lui de succomber sans opposer résistance. Ils rient emportés par l'ivresse fauve de l'instant, intouchables.

    Mais soudain les wagons s'arrêtent, les portes s'ouvrent dans un bruissement mécanique. On se frôle, on se bouscule, il doit partir. Un dernier baiser longuement appuyé jusqu'à l'ultime seconde et déjà les portes se referment. Un tremblement agite la rame. Un dernier regard en direction du quai. Il n'est plus là.

    Seule, son regard plonge dans le vide, sa tête contre la vitre, l'esprit encore vagabond. Passant sa main dans ses cheveux elle tente de se redonner une contenance. Elle sait désormais qu'on la regarde. Dans un sursaut de pudeur elle se renferme et fait mine de rien, la figure faussement altière, les joues encore rosies.

    La voix robotique des hautparleurs annonce la fin de mon bref voyage. Je me lève. Elle n'est plus là elle non plus. Je ne l'ai  même pas vu descendre à la station précédente, moi aussi emporté par mes pensées solitaires.

    25 novembre 2010

    La douceur des jours

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    Dix jours que je vis au ralenti, dix jours que je laisse les choses aller leur train sans manifester véritablement aucun goût à rien. Et je n'aime pas ça. Je m'efforce d'aller de l'avant, de planifier des choses, de me projeter dans l'avenir, un avenir proche pour commencer mais surtout de ne plus stagner dans les sables mouvants qui me happent au risque de m'ensevelir. C'est dur.

    Heureusement il y a le boulot qui me permet de garder un pied dans le réel, les cours à assurer, les copies à corriger, des dossiers à traiter. A trop me laisser submerger par mon chagrin et la peine de mes amis, je risque comme cette petite abeille se reposant à l'abri d'une népenthès de glisser tout au fond avant que d'y être dissoute et digérée inexorablement. "Tu t'occupes beaucoup des autres, mais est-ce que tu t'occupes de toi ?" me demandait une amie l'autre soir... M'occuper de moi ? Voilà sûrement l'une des choses pour lesquelles je suis le moins doué, si tant est que je sois doué pour quoique ce soit.

    J'ai donc saisi ma carte bleue et réservé des billets pour faire une excursion à Paris entre Nahel et Nouvel An, revoir des amis et en rencontrer de nouveaux. Demain soir je vais à l'opéra assister au spectacle que j'avais sciemment séché la semaine passée, préférant de très loin rester au chevet de mon ami. Viendra ensuite samedi et le Toulouse Game Show où je dois me rendre avec quelques blogueurs avant de participer à un concert  l'après midi puis de finir la journée les pieds sous la table. Essayer de remettre en route cette grosse machine qu'est mon existence.

    Avant hier j'ai reçu un mail de Lui. J'ai eu du mal à le croire. Il voulait des nouvelles de moi et me donnait des siennes, après deux ans et demi d'épais silence. Je lui ai répondu. C'est bien lui qui m'avait invité sur MSN la fois précédente. Il ne s'agissait pas d'un phénomène mémoriel paranormal. Cela m'a fait vraiment plaisir de le lire. Il semble avoir fait pas mal de chemin depuis la dernière fois, de savoir où il en est, de savoir ce qu'il veut, de s'être trouvé. Avoir quitté le cocon familial semble avoir été une excellente décision. J'ai retrouvé à travers ses quelques lignes toute la fraîcheur que je lui connaissais. C'est drôle la vie parfois. Et je m'aperçois combien je lui conserve encore une tendresse infinie.

    Tout à l'heure j'ai mis son compte passé un agréable moment avec un très beau garçon que je n'avais pas revu depuis plusieurs mois. En revenant je me suis fait une grande tasse de café que je bois par petites gorgées en dégustant de délicieux gâteaux marocains rapportés par une amie. Dehors le ciel gris et froid incite à la nonchalance alors que mon corps à envie de sueur et de fonte, et mon âme de pleurer. Aujourd'hui j'avais prévu de faire plein de choses. Le bilan sera très médiocre comme c'est de coutume en ce moment. Trop de questions, d'inconnues, de doutes, de peurs...

    La semaine prochaine laisse se profiler des instants agréables dont j'ai pleinement envie de profiter, en particulier la visite d'un blogueur que j'apprécie, et cela va me faire beaucoup de bien.  Il me tarde de pouvoir à nouveau goûter avec insouciance à la douceur des jours, à leurs délices sucrés, à leurs joies colorées et à leur entêtante saveur de miel. Comme ces petits gâteaux, dont je me régale en ce moment avec mon café.

    22 novembre 2010

    En réponse à vos messages

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    Au départ je voulais répondre à vos messages de soutien par un commentaire mais vu la longueur que ce dernier prenait et le coté anecdotique d'un commentaire, il m'a semblé plus judicieux d'en faire un billet à part entière.
    Pour commencer donc, je tenais à vous remercier pour vos témoignages amicaux sous toutes leurs formes. Alors en un mot comme en cent, je voulais tout simplement vous dire : merci !

    Dans un des commentaires Anthonygay posait la question :
    Comment avez-vous été surs que vos sentiments ne devenaient pas amoureux si vous étiez célibataires tous les deux ? en tous les cas c'est une belle amitié.

    Effectivement lorsque nous nous sommes connus, nous étions tous deux célibataires. Mais à vrai dire la question ne s'est jamais posée. Les choses se sont faites d'elles mêmes, on n'a rien calculé, l'idée ne m'a même jamais traversé la tête. Faut-il mentionner que très basiquement je ne suis pas son genre tout autant qu'il n'est pas le mien, ceci explique peut être cela. Mais plus sérieusement je crois que notre amitié à été une évidence, voilà tout. Montaigne s'en  était déjà expliqué en son temps à propos de La Boétie. Je ne ferai que reprendre ses mots :

     Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu’en répondant: «Parce que c’était lui, parce que c’était moi.»

     Depuis une semaine j'ai le moral en dents de scie, oscillant entre journées insipides et dépression. Même si Lapaing est sorti d'affaire et que le pronostic vital n'est plus engagé, s'il récupère peu à peu ses facultés  avec une volonté incroyable, beaucoup de questions restent en suspens et ça n'est pas facile à gérer. Faire face, ne pas craquer devant lui, soutenir ses amis, soutenir son copain (aussi un ami) qui fait preuve d'une énergie qui force l'admiration, ne rien laisser paraître au boulot (je déteste l'apitoiement venant des collègues) et surtout ne pas craquer devant mes étudiants même s'il s'en est fallu de très peu la semaine passée, les nuits d'angoisses... Voilà mon quotidien. Je m'occupe l'esprit au maximum pour ne pas penser et mange du chocolat en quantité inquiétante...

    Hier je suis retourné le voir. J'avais envie de lui dire tout un tas de choses auxquelles j'avais réfléchi. Lui dire combien il était important pour moi, que j'avais besoin de lui, qu'il pouvait compter sur moi. Mais le moment venu il me fut impossible de dire quoi que ce soit sans sentir monter en moi un tsunami de larmes et exploser en sanglots. Je m'en suis tenu à quelques phrases accouchées au forceps d'un effort de contenance.  En outre la douleur physique ne le rendait pas très réceptif, ce n'était pas le moment.

    Malgré tout je lui ai demandé s'il voulait me faire un câlin. En dépit des fils et des perfusions il a écarté les bras, je me suis lové contre son épaule et il m'a serré contre lui. Je l'ai embrassé dans le cou en écoutant son coeur battre. Cela m'a fait un bien fou.

    20 novembre 2010

    (Billet sans titre)

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    J'ai rencontré celui que je considère comme mon meilleur ami il y a à peine plus de trois ans. Par hasard, lors d'une sortie avec un pote qui se proposait de m'initier à l'arc en ciel des nuits toulousaines à l'époque encore récente où je me découvrais.

    Je me souviens très exactement de cet instant, de la toute première fois : lui accoudé au bar, une bière à la main, tout à fait à l'aise dans sa veste treillis couleur kaki, moi un peu gauche dans cet univers inconnu où je n'avais pas mes repères. On a tout de suite accroché, le courant est immédiatement passé, à tel point que quatre mois plus tard nous sommes partis au Mexique ensemble.  De la folie crieront certains.

    Depuis ce premier jour, nous ne nous sommes jamais quittés. Il me raconte presque tout, je ne lui cache  presque rien. J'ai beaucoup grandi en sa compagnie et ai vécu des moments inoubliables. Il a su être présent lorsque ça n'allait pas pour moi, il a su me remonter le moral le soir où je me suis fait plaquer par mon premier mec, il a été un guide précieux et reste un complice formidable avec qui un simple regard, un simple sourire esquissé suffit pour deviner ce que pense l'autre. Mon "lapaing" (à prononcer avec un fort accent toulousain) comme j'ai coutume de le surnommer. Il faut dire que c'est un bonhomme pas tout à fait comme les autres. Un mec hors norme, aussi brillant intellectuellement que fidèle en amitié, et qui aime ses amis autant que ses amis l'aiment. Par son intermédiaire j'ai fait la rencontre de personnes qui font désormais partie de mon cercle intime, une équipe de trentenaires un peu bras-cassés à notre façon qui se soutient mutuellement, en dépit des apparences dont nous savons habilement nous jouer.

    L'autre jour alors que je faisais quelque emplette dans une jardinerie, j'ai pensé à lui et à cette tristesse que j'avais lue dans ses yeux quelques jours auparavant. Je me disais que cela faisait très longtemps qu'on ne s'était pas fait un gros câlin comme il nous arrivait de nous en faire de temps en temps, quoique n'étant ni l'un ni l'autre très à l'aise avec cette sorte de manifestation sentimentale.  "Prends soin de toi" lui ai-je écrit par texto peu de temps après.

    Cette pensée m'a à nouveau submergé lorsque, après six jours interminables durant lesquels ma vie s'est arrêtée, j'ai enfin réussi à le voir hier pour la première fois sur son lit d'hôpital, mal en point mais vivant, et de me rendre compte à quel point il peut être difficile de dire à ses amis combien on les aime et combien leur absence peut être insupportable.




    Il y a des amis qui mènent à la ruine, il y en a qui sont plus chers qu'un frère.
    (Proverbes 18, 24)

    15 novembre 2010

    La photo du mois : Nostalgie

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    Chaque mois, les blogueurs qui participent à La Photo du Mois publient une photo en fonction d'un thème. Toutes les photos sont publiées sur les blogues respectifs des participants, le 15 de chaque mois, à midi, heure de Paris.

    Ce mois-ci, le thème retenue est : Nostalgie.

    La nostalgie, ce petit pincement au coeur que l'on ressent en présence de certains objets qui nous replongent dans un passé révolu dont on aimerait bien goûter une dernière fois les saveurs exquises. La nostalgie, ce "désir d'on ne sait quoi" pour reprendre les mots de Saint-Exupéry. Des souvenirs que l'on met dans une petite boite en fer que l'on finit par oublier et qui ressortent au moment où l'on s'y attendait le moins. En l'ouvrant rejaillissent mille choses enfouies dans notre mémoire, refaisant soudain surface dans un claquement de vent tempétueux et caressant. Notre histoire qui tient dans une petite boite rouillée. Une oeillade en arrière, des souvenirs passés, des joies perdues qui ne reviendront plus.

    " - Te souvient-il de notre extase ancienne ? (...) Ah ! les beaux jours de bonheur indicible où nous joignons nos bouches ! (...)  Qu’il était bleu, le ciel, et grand, l’espoir !
    - L’espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir
    ."

    Paul Verlaine, Colloque sentimental, Fêtes galantes



    Je ne suis pas un grand nostalgique. Comme l'écrivait Gaston Deferre "la nostalgie ne sert à rien. L'important est de bien utiliser le temps dont on ne peut arrêter l'écoulement". Je ne regrette pas le passé ni n'éprouve l'envie de revivre telle ou telle période de mon enfance. A trente deux ans je crois que j'ai rarement été aussi bien dans ma peau, malgré certains coups de yoyo, et quelques passes où je m'abandonne à l'ivresse indicible d'une douce mélancolie, ma fidèle compagne. Alors tel le Capitaine d'un navire, je regarde droit devant, défiant l'horizon. L'avenir nous appartient...

    Pourtant il n'empêche que certaines fois des événements tragiques font s'écrouler le bel édifice. Rien ne sera plus comme avant. L'on aura beau faire semblant, on aura beau tenter d'oublier, certaines cicatrices seront toujours là pour nous rappeler cet âge bientôt ancien, figé dans le marbre des souvenirs à jamais. Les souvenirs sont  parfois cruels.




    Allez vite voir le coup de nostalgie des autres participants à La Photo du Mois  : Olivier, Anne, Véronique, Virginie, Shandara, Jo Ann, Sandrine, Fabienne, Damien, Marie, Nolwenn, Céline in Paris, Anne fra Sveits, Célia, Caro, Guillaume, Mandy, Titem, Cynthia, Caroline, Doremi, Sophie, Tambour Major, Nathalie, François, Mélanie, Célia, Chris, Godnat, Clara, Viviane, Tania, Christophe, Chouchou, Thib, Genki, 100driiine, Gouli, Danièle, Ludo, Carole, Alice, Céline, Carolette, Claude, Marion, Pépinette, Sébastien, Yadie, Dorydee, L'azimutée, Marion, blogoth67, DelphineEtJulie et Cynthia.

    13 novembre 2010

    Lectures du week-end

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    Le 13 novembre c'est la journée de la gentillesse : il faut donc être gentil aujourd'hui nous rappelle FalconHill. Fred nous donne d'ailleurs quelques pistes pour être très très très gentil (@ christophe : quand tu veux tu me portes le petit déj' au lit ! smileys Forum) .  Alors, comme je sais aussi être très très gentil, voici quelques billets lus ces jours derniers sur la toile que j'ai trouvé fort intéressants et que je vous invite à aller lire.

    Journée de la gentillesse donc. Savez-vous que des journées à la con comme ça il en existe au moins une par date calendaire ? C'est incroyable ! Heureusement David Desgouilles répond pour nous avec beaucoup d'humour à la question cruciale : comment célébrer les journées dédiées ?
    De son coté Ek91 pose une question qui intéressera les pédéblogueurs : " L'héterosexualité n'est visiblement pas un sujet de blog en soi. Du coup, je m'interroge : l'homosexualité est-elle, elle, un sujet de blog ?". C'est à lire ici.

    Dans un tout autre genre, Tarvalanion s'interroge lui aussi mais sur Twitter et la notion d'intérêt. Je twitte donc je suis ? Toujours dans la technologie de pointe : un smartphone qui détecte les MST, vous y croyez ? C'est chez Corto que cela se passe.
    On change de ton mais pas de sujet avec l'Odieux Connard (c'est son nom) qui nous pond un drôlissime billet sur la géolocalisation des mioches. Profitez-en pour lire son billet sur Resident Evil qui m'a fait pisser de rire ! Et puis lisez aussi tout le reste ça vaut son pesant de bananes ! Un blog découvert récemment dont j'apprécie particulièrement le ton, piquant juste ce qu'il faut. Attention vitriol inside ! Un de mes coups de coeur du moment.

    Pendant ce temps et de façon plus légère, Virgile s'adonne au Gagaïsme le plus total, PascalR est toujours aussi gaga de son chaton crô mignon (lisez aussi les commentaires...), Anthonygay tombe gaga de son collègue de travail (cupidon n'est pas au chômage pour tout le monde !), Jérômeuh déménage et les  Indégivrables se fendent toujours autant la banquise. Et moi je me fends la poire !



    Journée de la gentillesse oblige, je ne pouvais pas vous quitter sans ça :


    Non, ne me remerciez pas, tout le plaisir est pour moi...
    Bon week-end !

    12 novembre 2010

    Love...

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    J'en conviens, c'est aussi peu rigoureux que scientifique, au risque d'en contrarier certains ou d'autres...

    10 novembre 2010

    Dérapage

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    J'apprends en lisant ma page d'accueil Yahoo que le Grand Gourou de la liberté de penser aurait "dérapé". Non, il ne s'agit pas de ski alpin ou de course automobile mais d'un dérapage verbal. Notre exilé des pampas aurait en effet déclaré à l'antenne d'une radio :
    "Et puis, c'est vrai qu'à un moment, ton môme rentre à la maison et se met à parler rebeu . Tu lui dis que ce n'est pas possible. Verlan encore tout va bien mais là, il n'y a pas de raison.
    Cette petite phrase a déclenché aussitôt les foudres du Conseil Représentatif des Associations Noires de France et d'autres associations luttant contre le racisme qui se sont déclarées choquées par ces déclarations scandaleuses, lesquelles ne sont pas sans rappeler les propos non moins tolérables de l'homme à l'oeil de verre le plus célèbre de l'hexagone.

    Ce qui m'interpelle ce n'est pas tant la puissante pensée de notre ménestrel mais plutôt que l'on ait aussitôt qualifié ces propos de "dérapage" et au fond chercher à savoir ce qu'est un dérapage. N'oublions pas que nous sommes des Monsieur Jourdain en puissance et que si certains font de la prose sans vouloir d'autres dérapent sans le savoir.

    En recherchant rapidement sur quelque fiable dictionnaire en ligne on trouve de "dérapage" les éléments de définition suivants :

    1. MAR. [Correspond à déraper A 1] , Action de déraper (Ac. 1932). Mouvement d'une ancre qui est détachée ou se détache du fond
    (...)
    2. Usuel. [En parlant d'un véhicule : bicyclette, automobile] Glissement latéral spontané ou dû à un coup de frein, ou à un mouvement du guidon ou du volant, sur route mouillée, verglacée, enneigée, etc.
    Le dérapage est donc lié à une perte de contrôle de la situation qui nous entraîne hors de la piste normalement prévue et fait perdre sa stabilité à un navire emporté par la houle ou au véhicule qui finit planté dans le décors.
    Appliqué à notre Caruso des temps modernes, le dérapage qui lui est imputé signifie que ses propos sont déplacés et l'ont conduit en dehors des rails d'une certaine normalité. Mais de quelle normalité ? Celle qui est de ne dire du mal de personne ni de laisser sous-entendre que l'on puisse ne pas apprécier telle ou telle catégorie de la population, au risque de raccourcis abracadabrantesques ? Ainsi, dire que l'on ne veut pas que ses enfants parlent "rebeu" signifierait non seulement que l'on n'apprécie pas une certaine façon de parler mais  surtout que l'on n'apprécie pas les personnes qui emploient cette forme de langage. Ce sont il me semble deux poids deux mesures qui conduisent à une fâcheuse confusion.

    La comparaison avec le bull-dogue d'extrême droite peut paraître logique alors que l'évidence n'est pas celle que l'on croit. Le leader historique du parti nationaliste non-fleurdelisé est coutumier des petites piques jetées en pâtures tant à ses électeurs qu'à ses détracteurs. Il ne s'agit même plus de dérapage : c'est au contraire une ligne de conduite, un art de vivre, au point que c'en est devenu sa raison d'être. Comparaison n'est pas raison...

    Je passerai sur les commentaires haineux que j'ai pu lire ici ou là, tant contre notre people en perte d'adhérence qu'à l'encontre de ceux qui parlent rebeu, wesh, chtimi ou que sais-je encore. On regrettera que ni Jean Claude Van Dame ni Steevy Boulay ne se soient  exprimés sur le sujet. Non, je déconne. Pour être sérieux, je remarque seulement que cette histoire de dérapage  - qui plus est monté en épingle par des médias en mal d'onanisme (avec ou sans boudin blanc) - me paraît symptomatique d'un profond malaise Français ravivé tout récemment par un fameux débat sur l'identité nationale qui a remué plus de vase putride qu'un troupeau d'éléphants apeurés dans une marre aux canards fétidique. Ce même malaise qui conduit à tout taire et à ne rien dire qui puisse choquer, offusquer ou friser une oreille. Une saine et confortable bien-pensance qui telle une couche de crépis sur un mur pourri, en cache les vices mais n'en guérit pas les maux...

    Plus dure sera la chute des masques !

    7 novembre 2010

    Dans les vestiaires

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    Hier je suis retourné m'inscrire à la salle d'haltérophilie où je pratique depuis quelques années. Je n'y étais pas retourné depuis cet été, notamment en raison de son déménagement vers d'autres lieux, et aussi parce que je me demandais si cela était réellement utile non pas de maintenir une masse musculaire importante mais surtout de poursuivre un entraînement conduisant toujours plus loin, en force, en puissance, en souffrances aussi, et dans quel but ? Parallèlement j'étais inscrit dans une autre salle faisant partie d'une chaine où je fais du cardio quelques heures par semaine et pensais m'en tenir à cette seule dernière : transpirer, souffler, faire tourner la machine et perdre quelques kilos pour être bien dans ses baskets, au fond n'est-ce pas ce que je recherche ?

    Mais depuis trois mois sans effort musculaire intense, un manque s'est installé. Le manque de cette sensation de plénitude, de bienêtre incomparable que l'on ressent lorsque, après l'effort, le sang gorgé d'endorphines, les muscles saturés manifestent leur existence. La sensation d'être "plein", d'être vivant. Je ne sais pas bien comment la décrire mais je sais qu'elle me plait.

    Alors hier j'ai pris mon sac et me suis rendu à la nouvelle adresse du club, faisant du même coup connaissance avec les nouveaux locaux. C'est joli, c'est tout propre, c'est tout neuf. J'ai retrouvé l'ambiance hyper-testostéronée décontractée qui conférait au club son charme si particulier. J'ai retrouvé quelques habitués, des copains pour certains, notamment P, un petit ourson tout gentil que je ne me suis jamais lassé de mater regarder en plein effort les années précédentes. J'ai fait connaissance avec quelques nouvelles têtes, très agréables pour certaines. La population ici est bien particulières : pas de cocotte à l'eau de rose qui  prend garde à ne pas trop transpirer pour pas esquinter son auto-bronzant, qui se rase le torse et s'inonde de Jean Paul Gaultier. Non, ici c'est du mâle, du vrai, du tigre de combat ou de jeunes lionceaux voulant se construire une crinière à la force du biceps, avec du poil et de la sueur. J'ai ri intérieurement en repensant à certaines billets que Fred a pu écrire sur le sujet.

    Et surtout j'ai découvert les nouveaux vestiaires qui ne sentent pas encore le renard, et dotés de douches toutes propres. Là j'ai tiqué l'espace d'une demi seconde.  En effet changement radical par rapport aux précédentes :  finies les cabines individuelles, les douches sont désormais collectives. Me retrouver nu au milieu de mecs en tenue d'Adam, abandonnant leur corps à la volupté du gel douche... Moi qui suis si pudique. J'ai eu raison de revenir.

    4 novembre 2010

    La confusion des sentiments

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    Aussi loin que je me souvienne, la dernière fois où j'ai réellement commencé à ressentir quelque chose pour quelqu'un remonte à février dernier. Ho, comme à chaque fois ce fut pathétique et il fallut moins d'une semaine pour que l'idylle s'effiloche comme une vieille chaussette mal reprisée. Quelques semaines auparavant j'avais déjà subi un échec, hautement prévisible, mais qui ne tente rien n'a rien parait-il. Deux claques consécutives qui, faisant suite à une rupture - de mon fait cette fois - après une relation de quatre mois (mon plus gros score), n'ont fait que m'endurcir, à épaissir ma carapace, cette fameuse carapace dont j'ai déjà parlé.

    La semaine dernière j'ai commencé à discuter avec un charmant garçon  dont certaines photos pourraient parfaitement figurer chez Loup ou Fred, arborant sur son profil un rayonnant visage que de grands yeux noirs pétillants viennent ponctuer avec élégance, et dont le décolleté invite le regard à plonger vers une  étourdissante garrigue sauvage (oui oui les garçons, vous pouvez baver de jalousie). Cela faisait à vrai dire plusieurs semaines que l'on se tournait autour, que je voyais les traces son passage sur mes plates-bandes, qu'il pouvait constater mes empreintes sur les siennes et qu'il me glissait de temps à autre des invitations à entrer en contact, invitations auxquelles je n'osais trop répondre. Et puis un beau soir j'ai ouvert le feu. "Advienne que pourra" me suis-je dit. La conversation s'est engagée, simplement.

    Nous avons commencé à papoter à la faveur d'un feeling plutôt bon, nous découvrant  au gré de nos entrevues numériques quelques points communs et des différences plutôt sympathiques laissant entrevoir une jolie complémentarité. Les jours passant arrivent les premières vannes, comme des chatons  foufous on sort un peu chacun ses griffes pour voir jusqu'où l'on peut aller, on se chambre, on se mordille, on rigole, signe que l'on s'apprivoise peu à peu, et que  chacun prend ses repères. Visiblement on se plait. Pour moi, au vu des éléments que je recueille et de ce que je  ressens alors par l'intermédiaire de nos messages, il pourrait tout à fait correspondre au profil de mec capable de me faire décoller.

    Nous en venons progressivement à nous croiser à peu près tous les jours, à échanger très régulièrement, répondant presque du tac au tac, et moi à attendre avec anxiété au petit matin la réponse au message que j'avais pu lui laisser la veille au soir avant d'aller me coucher. Et puis vint le jour où, submergé par une intense fatigue, la machine à fantasmes s'est mise en route. La fatigue a le don d'exacerber les choses, c'est bien connu. Commençait ainsi à s'immiscer en moi un étrange malaise que je n'avais pas ressenti depuis de longs mois,  le genre de distorsion que l'on ressent lorsque l'on se pose trop de questions qui restent sans réponses, que l'on se torture l'esprit, et cela malgré tous mes efforts pour ne pas m'emballer. Le malaise était d'autant plus grand que nous étions dans l'impossibilité de nous voir, chacun ayant migré vers le foyer parental à l'occasion du week-end de la Toussaint, et que je sais combien la réalité peut s'avérer cruelle lorsqu'il s'agit de déception. Je me suis mis à penser à lui, à imaginer des choses...   Et s'il y avait une infime probabilité que ce soit le bon ?

    Alors pour rêvasser un peu je me mis à ré-éplucher ses profils sur les deux sites où nous nous croisions. L'un d'eux précisait explicitement qu'il était maqué. La force du déni est extraordinaire... Sur l'autre, l'information figurait également, en filigrane cette fois ; j'avais du le voir, sans que je le comprenne sur le coup. J'avais tous les éléments sous mes yeux depuis le début : il n'est pas célibataire, il n'est pas disponible pour une romance. Il est donc inutile de fonder le quelconque espoir de nouer quoi que ce soit avec lui, ce qui aurait-du m'attrister un tant soit peu. Un rêve qui se brise, encore. Telle ne fut pourtant pas ma réaction.

    Car en effet ce fut une puissante vague d'apaisement qui déferla en moi, emportant avec elle toutes mes angoisses, dissipant mes doutes, abrogeant toute velléité d'incertitude. Ce fut un soulagement formidable. Mais troublant aussi : cela signifierait-il que je n'aie point envie de tomber amoureux ?
    Non, ce n'est pas cela du tout. Le soulagement est de savoir que je n'avais pas à me prendre la tête pour ce garçon, à torturer mon esprit déjà en proie à des Hydres personnelles dont je m'emploie à être l'Hercule. Je n'ai pas envie de ce malaise que j'ai parfois connu lors de premiers émois avec un garçon et que peu à peu se tresse de fil d'ariane de nos sentiments, même éphémères.

    Néanmoins, le fait que je me sois posé tant de questions, que je me sois laissé emporter par mon imaginaire et me sois plu à envisager la possibilité d'un début de romance témoigne que  l'envie  n'est pas morte et que sous la cendre somnolent des braises qu'un souffle assez puissant pourra raviver toute l'ardeur. C'est plutôt rassurant de savoir que je puisse le moment venu succomber à des sentiments, malgré moi.

    Comme j'imagine que vous vous posez la question, depuis j'ai rediscuté avec ce beau garçon. Libéré de mes doutes, la conversation a un peu évolué.  Lui et son copain ayant  une vie ouvertement libertine, il m'a proposé que l'on s'exerce à faire des bébés. J'ai dit oui, évidemment.

    Fait rarissime, j'ai englouti une tablette de chocolat aux noisettes le week-end dernier. Il paraît que les envies de chocolat trahissent un besoin de tendresse.

    Tout est bien qui ne va pas si mal, en définitive...