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  • 30 juillet 2012

    Flânerie dominicale

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    Hier j'étais chez mes parents comme souvent le dimanche. Il faisait très beau. Aussi beau que le temps puisse l'être en été dans la campagne Toulousaine : de la chaleur tout ce qu'il faut, et cette légère brise rafraîchissante qui fait osciller les branches des platanes avec langueur. Un temps idéal pour aller se promener au bord du canal.

    Le chemin de halage était d'un calme extraordinaire, souligné par les stridulations des sauterelles, le plongeon d'une grenouille apeurée, les arabesques graciles des libellules acrobates. 


    J'ai marché un long moment, sans me presser, m'imprégnant avec délices de cette douce torpeur Thermidorienne, invitation à peine dissimulée à la nonchalance et à la sieste. Cette sieste apaisante à laquelle s'abandonnaient mes grands parents et encore aujourd'hui les vieux du pays lorsque, entre quatorze et seize heures, le soleil harasse l'homme des champs. 


    Le spectacle a beau être toujours le même, je ne m'en lasse pas. C'est peut être cela qui, au fond, me le rend si cher, ce canal. La lenteur apaisante de son rythme, la présence rassurante de l'eau qui s'écoule en silence, la belle perspective qu'offre son tracé rectiligne...

    Des plaisirs simples, des plaisirs qui chantent l'antan, cet antan perdu où l'on savait prendre le temps d'apprécier les choses pour ce qu'elles sont. Cet âge d'or où la campagne était encore un véritable havre de paix. 


    Promeneur solitaire, j'ai passé un moment superbe à me réjouir béatement de ces petites choses, du temps suspendu, loin de la fureur tourbillonnante de la ville. 

    28 juillet 2012

    Le short de bain orange

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    Posté pile face à la sortie du métro, pour être sûr de le voir sortir et être certain de bien percevoir sa réaction lorsqu'il me verrait, je suis un peu en avance sur l'heure de notre rendez-vous. Ce n'est pas grave car je ne voulais pas être en retard, surtout pas ce jour là. Ho que non.

    Quelques minutes plus tard mon téléphone sonne, il est arrivé, il ne me voit pas, ni moi non plus. Normal : nous nous attendons à des sorties différentes de la même station. Je ne le verrai donc pas le premier, mon plan est un échec.

    Il n'est pourtant pas loin, juste de l'autre côté. Mon estomac se noue, mon coeur s'emballe un peu plus, mes pensées tourbillonnent, mes jambes avancent toute seules. Je suis partagé entre l'envie de fuir à toute vitesse et celle de le revoir, enfin...
    Oui, le revoir, nous revoir, après quatre ans et deux mois. 
    Quatre ans et deux mois durant lesquels je n'ai cessé de penser à lui, durant lesquels il a souvent pensé à moi.

    Lui...
    Lui...
    Lui...

    Cela fait quelques mois que nous avions décidé de cette rencontre. Nous en avions très envie tous les deux. Peut-être surtout en avions nous besoin. Nous revoir, après tout ce temps... Car, non, avec le temps tout ne s'en va pas. 

    Soudain je l'aperçois, il me reconnaît, je lui souris, nous voici face à face... 
    On se fait la bise, on se sourit, un peu gênés, un peu mal à l'aise. Il n'a pas beaucoup changé. Il est plus mec, plus mûr, mais toujours aussi beau qu'avant, très élégant. Et son regard, le même dans lequel j'aimais à me perdre jusqu'à l'ivresse.

    Nous marchons en bavardant. Même si nous feignons tous les deux le contraire, nous cherchons un nouvel équilibre pour dissiper ce flou étrange qui nous enveloppe. Peu à peu les mots trouvent leur rythme.
    Nos pas nous guident sur les quais de la Seine. Nous nous asseyons sur les berges, côte à côte. Il fait très beau, le soleil déclinant fait scintiller le fleuve, l'air est doux. Au loin la fête bat son plein devant l'Hôtel de Ville. C'est une très belle soirée. 
    Accroupi, il tire de son sac à dos une bouteille de crémant d'Alsace, sa patrie d'adoption, deux verres et des pistaches. Il avait tout prévu : ce ne devait pas être de simples retrouvailles. Non, c'était bien plus que cela... 

    Le bouchon saute, les verres se remplissent de bulles, on trinque, "à nous". Un "nous" qui ne sera jamais plus ce "nous" d'antan. L'air est délicieux, la lumière sublime. Les bulles délient les esprits et libèrent la parole. On se remémore le temps passé, les bons moments comme ceux d'après. 

    Au milieu de notre conversation, je lui dis : "J'ai quelque chose pour toi". Joignant le geste à la parole, j'extirpe de mon sac un objet qu'il reconnaît immédiatement. Il était étonné que je l'aie encore : un short de bain orange. Son short, oublié chez moi lors de son dernier passage et que je conservais soigneusement dans mon armoire sans ne m'être jamais résolu à le jeter. Par ce que, contrairement à nos photos que j'avais détruites pour mieux l'oublier, il était à lui ce short, il ne m'appartenait pas. 
    "Tu me le rendras la prochaine fois qu'on se verra !" m'avait-il alors dit. Nous ignorions à cet instant que cette prochaine fois serait celle-ci. 
    Aussi attendait-il son heure dans mon armoire, dernier vestige tangible de notre impossible histoire, comme une relique sainte dont on craint révérencieusement le blasphème. Mais peut-être aussi parce que, plus ou moins inconsciemment, m'en débarrasser revenait symboliquement me débarrasser de lui, à le jeter à la poubelle comme on jette une vieille chose qui n'exprime plus rien... Et puis j'avais promis de le lui rendre, ce short. Alors non, je ne pouvais pas le jeter. Cela m'était impossible. 

    Après l'avoir pris dans ses mains, il l'a déballé et m'a remercié, un peu tourneboulé par cet objet surgissant du passé : "C'est comme un cadeau que tu me fais". 
    On se raconte nos vies très librement, on parle de nos projets, présents et à venir. Il fait part de ses amours, ses envies, ses doutes. Je retrouve en lui cette même volubilité mêlée de pudeur qui m'avait déjà marqué par le passé. Puis il revient sur cet appel désespéré de juin 2011 : "Dans ma tête tu étais le seul à pouvoir me sortir de là"... Peu à peu on retrouve nos marques, on se détend. Nous avons ri...

    Avant de nous séparer à l'heure du dernier métro, je n'ai pu réprimer l'envie de le prendre dans mes bras, une dernière fois, la première depuis quatre ans. On s'est dit à bientôt, avec la certitude que rien ne serait plus jamais comme avant. Comme une sensation de boucle qui s'achève, le début d'un véritable après... d'un chapitre qui se clôt et d'un nouveau qui commence. 

    De même, il est également certainement trop tôt  pour mesurer toute la valeur symbolique que revêt la restitution de ce short. Ce short orange, dont la couleur acidulée plus jamais ne percera au milieu de mon placard...  Car quoiqu'il n'y ait plus rien entre nous et que je n'aie ressenti ce soir là aucun désir à son égard, je lui conserve néanmoins une infinie tendresse, comme un petit frère. Et demeure l'assurance qu'un lien indéfectible nous unira à jamais.

    25 juillet 2012

    De retour

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    De retour de Paris, déjà... 

    Et quel séjour mes aïeux ! C'est bien simple : je n'ai pas touché terre pendant cinq jours ! Aujourd'hui je suis crevé.

    Au rythme d'un planning ministériel j'ai arpenté la capitale de long en large et en travers, ai découvert une très bonne brasserie avec un motard qui ne m'a pas laissé le choix dans la date, rencontré de la mémère à chat, revu l'égérie du short de couleur improbable (qui ce jour là a su faire preuve d'une sobriété ébouriffante !), j'ai bu du punch de Nahel avec un animal aquatique nocturne qui avait tout spécialement fait désinfecter de la paille fraîche pour moi, admiré la nouvelle silhouette toute pleine de sveltitude d'un illustre blogueur, écouté de la zique à m'en faire péter les tympans à St Sulpice, ai discuté de Justin Bieber dans l'un des hauts lieux de la blogosphère autour de quelques bières de rosé congelé bien frais et d'un barbecue au sein du très convoité Montreuil des Blogs (avec aussi lui, lui, lui, puis lui : que du beau monde j'vous dis !), ai déjeuné en compagnie de la fine fleur de la finance hexagonale, pris un verre avec un adorable twitteux - star télévisée ! - que je n'avais pas revu depuis plus de deux ans et demi, ai fait la connaissance du futur Ministre de la Culture, sans oublier les deux vedettes du oueb qui m'ont réservé un accueil extraordinaire dans leur chez-eux...

    Du bouare, du miam, du rire, du soleil, de la joie et de la bonne humeur... Que demander de mieux ?
    C'est ça la magie des blogs. C'est chouette !

    Et tout ça en cinq jours seulement. C'est purement prodigieux non ?.
    C'est vous dire le rythme effréné que j'ai vécu ! Et encore, je n'ai pas fait le tour de tout le monde, entre ceux que j'aurais bien aimé revoir et ceux que j'aurais bien aimé rencontrer aussi. Bref, il me faudra revenir, dans quelques mois.

    Encore un grand immense merci à tous ceux que j'ai pu croiser et rencontrer : grâce à vous j'ai passé un séjour absolument inoubliable ! Vivement la prochaine !



    19 juillet 2012

    Vive les vacances !

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    Ca y est, ce sont les vacances. Enfin ! De vraies vacances, avec plein de trucs à faire, à commencer par rien ! Les vacances... Ce mot est un peu irréel. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas eu de vacances d'été suffisamment longues pour réellement me reposer, avoir l'esprit libre, faire le vide, recharger les batteries à bloc et repartir de plus belle affronter mille et un dangers.

    Il y a de cela à peine plus d'un an, j'écrivais en ces lieux que ce serait le dernier été. J'étais alors en pleine rédaction de ma thèse de Doctorat, la tête dans les bouquins, à lutter avec moi même et l'indifférence d'un Directeur absent. J'en ai bavé, je m'en suis vu des pierres puis des coups de poignards.
    Et en effet, c'était bien le dernier été. Le dernier été à bosser comme un connard, la boule au ventre, à avoir envie de tout et à ne profiter de rien... J'en ai le vertige en y repensant.

    Car depuis quelques mois maintenant je revis. Même si je n'ai pas encore fait le deuil de certaines choses qui mettront du temps avant de n'être plus que des souvenirs, je peux aujourd'hui me retourner le coeur léger et apprécier les jours qui passent, loin de la machine universitaire qui broie les hommes, loin des couloirs et des rumeurs de cabinets qui finissaient par me filer une gerbe monstrueuse.

    Pour la première fois depuis bien longtemps, je me sens valorisé, on m'estime pour la qualité de mon travail, je m'épanouis pleinement dans ma formation professionnelle, j'ai des projets plein la tête, ça fait du bien à l'égo.

    Parmi les projets du moment, déjà il y a mes vacances (ouiiiiiiiiiii \o/) qui s'annoncent bien chargées. Quelques jours à Paris pour commencer, avec un emploi du temps ministériel en perspective, tellement j'ai de personnes à voir, d'amis à revoir et d'autres à rencontrer... Ensuite quelques jours chez les copains de Lyon en août, avant de poursuivre ma route jusqu'au bord du Lac Léman, comme en 2010.

    Et puis, outre mes vacances, j'ai un autre très gros projet à finaliser : une expatriation - imminente ! Hé oui, en septembre bye bye Toulouse, bye bye la France, je pars passer l'hiver au chaud car je décolle pour six mois pour l'autre bout du monde, au pays du tango, du maté et du soleil : direction Buenos Aires ! Je suis excité comme une puce !
    Officiellement j'y vais pour le boulot, compétences, expérience, toussa. Mais soyons clairs : ceci n'est qu'un fallacieux prétexte... J'espère que tout le monde en est parfaitement conscient. Rhaaaaaa j'aime ma life en ce moment.

    Putain putain putain...

    Bon, faut que je m'active : j'ai mon sac à dos à préparer et un train à prendre.

    Hey, vous savez quoi ?
    C'est les vacances !!!

    15 juillet 2012

    La Photo du Mois : "La vie en vert"

    27 commentairess
    Bonjour tout le monde ! Nous sommes le 15 Juillet, jour de La photo du mois !
    Chaque 15 du mois, un groupe de blogueurs publie à midi heure de Paris, une photo en fonction d'un thème donné à l'avance.

    Ce mois-ci, le thème nous est proposé par Dorydee :
    "La nature exulte, partout les petits oiseaux gazouillent, le vert recouvre les arbres et envahit villes et campagnes. Adeptes du "green living" et amis photographes, c'est l'occasion de capturer à travers vos objectifs les couleurs de notre belle planète, vos petits coins de verdure, voire de nous faire découvrir des initiatives écologiques aux quatre coins du monde. En ce mois de juillet, je vous propose donc de voir la vie en vert !"
    Le sujet semblait a priori facile. A Toulouse, du vert, il y en a partout, entre parcs et jardins, allées ombragées et balcons fleuris, la Ville Rose sait marier les couleurs et surtout se ménager des coins d'ombre pour lutter contre le brûlant soleil de l'été.

    Et pourtant, il est un vert propre à la Cité des Violettes. Un vert chanté par Claude Nougaro : celui de l'eau, verte, du Canal du Midi. Ô Toulouse...
    Notre beau canal, havre de paix au milieu de la tourmente urbaine. Ce canal que j'aime tant, auquel j'avais consacré un billet en avril 2011 et qui correspond parfaitement au thème de ce jour. Plutôt que de le reproduire in extenso, je vous invite plutôt à aller le (re)lire. En toute modestie, il fait partie des rares pour lesquels j'éprouve une certaine fierté...

    En attendant le mois prochain, allez donc voir si l'herbe est plus verte chez les autres participants à la photo du mois :

    100driiine, A&G, Agnès, Agrippine, Akaieric, Alban, Alexanne, Alexinparis, Alice Wonderland, André(eric)Fernandes, Anita, Anne, Anne Laure T, Anne-Cécile, Annick, Aparça, Arwen, Aude, Ava, Babou, Batilou, Bestofava, Blogoth67, Cara, Carnets d'images, Caro, Carole In England, Cathy, Cekoline, Céliano, Céline in Paris, Cessna, oui !, Champagne, Cherrybee,Christine, Chris et Nanou, Clara, Coco, Cocosophie, Cricriyom from Paris, Cynthia, Dan, David et Mélanie, DNA, Dorydee, Dr CaSo, Dreamteam, E, Elapstic, Emi London, Emma, Escapade en Tunisie, Fanfan Raccoon, Filamots, Flo, florianL, François le Niçois, Frédéric, Galinette, Gilsoub, Gizeh, Guillaume, Hibiscus, Isabelle, J'adore j'adhère, Jean Wilmotte, jen et dam, Karrijini, Kob, Krn, Kyn, Kyoko, La Fille de l'Air, La Flaneuse, La Nantaise, La Papote, La Parigina, LaGodiche, Laure, Laurent Nicolas, Lauriane, Lavandine, L'Azimutée, Le Mag à lire, Le-Chroniqueur, Les petits supplices !, Les voyages de Lucy, Les voyages de Seth et Lise, Les zinzins, Lesegarten, Leviacarmina, Lhise, Lost in London, Louiki, Louisianne, Lyonelk, M, M.C.O, magda627, Maïder, Mamysoren, Manola, Marie, Marion, M'dame Jo, Melting Pot, Mgie les bons tuyaux, Misscarone, Mistinguett, Muni57, Narayan, Nataru, Nathalie, Nelcie, Nicky, Nomade57, Nora, Olivier, Ori, Oryann, Otaku, Où trouver à Montréal ?, Petite Marie, Pilisi, Quelbazar, Renepaulhenry, Sébastien, Sephiraph, Sinuaisons, Skipi, Stephane08, Stéphie&lesCacahuètes, Super Lisa, Tam, Tambour Major, Terhi Schram, Testinaute, The Mouse, Titem, Typh', Un jour une rencontre, Une niçoise, Vanilla, Véro Beramelo, Violette, Viviane, Xavier Mohr, Xoliv', Zaromcha.

    8 juillet 2012

    La vie qui s'éparpille

    25 commentairess
    En ce moment, et depuis quelque temps déjà, j'ai une drôle d'impression. Celle que les choses s'éparpillent autour de moi, que mon quotidien s'effrite, qu'il m'échappe peu à peu et qu'au bout du compte, je me retrouve étranger à pas mal de choses. 

    Tout fraîchement tonton, j'ai du mal à comprendre le rôle qui m'est dévolu par ce nouveau statut. M'exstasier béatement devant un poupon qui dort - comme y parvient admirablement ma mère, et de façon particulièrement insupportable, avec toute la niaiserie débile que l'on peut s'imaginer - ne fait pas partie de ma panoplie. Je n'ai pas trouvé le bouton dans ma petite tête. Ce gosse ne m'intéresse pas. C'est peut-être dur à lire, cela paraîtra certainement cruel ou totalement froid, mais c'est pourtant la vérité... Non pas que je n'aime pas les gamins, je m'entends plutôt très bien avec mon filleul qui est d'ailleurs ravi de me voir à chaque fois. Je suis également très content pour mon frangin et sa copine. Mais je me sens tellement extérieur à tout ça.

    Du coup, les repas dominicaux en famille deviennent encore plus insupportables qu'ils ont pu l'être parfois. J'y suis spectateur. Je n'ai pas grand chose à dire. Mon boulot leur passe un peu au dessus de la tête, ils ne comprennent pas trop ce que je fais et de toute façon je suis astreint au secret professionnel qui m'interdit d'être trop précis. Alors j'écoute, je regarde, je souris bêtement en regardant mon assiette, et j'attends que ça se passe.

    Les seuls avec qui je pouvais encore parler boulot et avoir des conversations passionnantes ont déménagé cette semaine, précisément pour raisons professionnelles. Je les adore ces deux là. On s'est connus il y a huit ou neuf ans. On ne s'est jamais quittés. Ils vont me manquer, même si l'on se voyait un peu moins ces derniers temps, nos vies respectives étant fort remplies, quoique de façon fort différente.

    Et puis il y a tous les autres, ceux qui mènent la barque de leur existence au gré des remous d'un long fleuve imprévisible, ceux qui sont loin, ceux que l'on voit une fois par an et que l'on a plaisir à retrouver, ceux que l'on ne voit plus, ceux que l'on veut ne plus revoir. 

    La vie qui s'éparpille...

    Si j'ai fait de grandes et brillantes études, pour l'instant je n'ai pas de "métier". Je ne gagne pas vraiment ma vie, je ne suis pas installé professionnellement. Les chemins que l'on me propose me semblent trop petits. J'ai envie de voir les choses en grand, d'une vie exaltante, d'aventure. Pouvoir me retourner dans quelques années et pouvoir me dire que, oui putain, j'ai eu une vie riche et bien remplie. Septembre sera à cet égard, un point de départ extraordinaire. Voilà d'ailleurs qui est drôle : un nouveau point de départ, encore un. Comme si ma vie n'était que cela : une suite de sprints, sans but réel ; l'escalade d'une montagne dont on ignore l'altitude et dont on n'a jamais vu le sommet.

    Je trouve la sensation assez bizarre de voir mes amis se fiancer, se marier, avoir des enfants, acheter leur home sweet-home, construire une vie un peu rangée. Et moi, pendant ce temps, je cours... je cours. Ni femme, ni enfant, ni boyfriend ne me retiennent.

    Je crois que je n'ai pas encore trouvé ma place. Je ne sais pas encore à quoi je sers.

    Après quoi est-ce que je cours ?
    Je ne sais pas trop. Peut-être que je cours après moi même.
    Et après cette vie qui s'éparpille autour de moi.