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  • 29 octobre 2016

    Roujin Z - sur un scénario Katsuhiro Otomo

    Croire que l'on a fait le tour de l'oeuvre de Katuhiro Otomo en ayant vu et lu l'immense Akira est une grave erreur.   

    Outre l'indispensable Anthologie que j'avais eu l'occasion de chroniquer en ces lieux voici huit ans déjà, et l'incroyable Domu dont il me faudra parler un jour, il faut s'en remettre à une certaine sérendipité pour débusquer ici et là quelques autres petites choses ma foi fort sympathiques à se mettre sous la dent. 

    L'animé Roujin Z sorti en 1991, réalisé par Hiroyuki Kitakubo et dont Otomo a écrit le scénario, en fait assurément partie.

    Face à la réalité du vieillissement croissant de la population, un laboratoire a mis au point une machine révolutionnaire - le projet Z-001 - capable de prodiguer tous les soins nécessaires à ce que nos petits vieux coulent leurs dernières années sans plus être un fardeau insoutenable pour leurs proches. Toilette intime, gros caca du matin et petit pipi du soir, alimentation, surveillance médicale constante, sport, divertissement, accès internet et jeux en ligne, tout est là pour le bien être des personnes du troisième et du quatrième âge.

    Monsieur Takazawa sera donc le premier cobaye à bénéficier de ce petit bijou technologique. Exit son infirmière attitrée, Haruko, étudiante en médecine, qui venait lui rendre visite chaque jour et donner à manger au chat. Place à la modernité. La machine à intelligence artificielle prends le relais, le progrès est en marche.

    Sauf que les choses ne vont pas se passer exactement comme prévu. Le projet Z-001 s'emballe, devient rapidement hors de contrôle et s'échappe dans la nature. Aussitôt l'armée est mobilisée face à ce qui est alors considéré comme une menace craindre pour la sécurité nationale. Mais le voile se lève sur les côtés obscurs du projet : était-ce réellement une bonne idée d'équiper un matériel médical d'infrastructures informatiques initialement conçues pour des fins militaires ? Quelles sont les intention de Z-001 et de Monsieur Takazawa ? Ami ou ennemi ? Et qui est réellement cette voix qui parle par le système du Z-001 ? 

    Roujin Z m'a frappé par son actualité et la modernité des questionnements abordés.

    La combinaison de nombreux thèmes d'horizons variés, pour certains ils sont classiques, l'on songera à la créature de Frankenstein qui échappe au contrôle de son maître, y est pour beaucoup.

    D'autres sont traditionnels de la littérature manga : la relation de l'homme à la machine ; la conscience (Ghost in the Shell !!) ; la frontière entre l'humanité et la robotique ; et peut-être tout simplement un questionnement sur notre propre humanité et ce qui en fait l'essence. Pouvons-nous réellement remettre notre entière existence entre les mains des machines sans y perdre notre humanité ?

    Est ici en outre abordée une thématique je crois assez nouvelle et encore peu explorée - à l'exception notable de Soleil Vert - celle du vieillissement de la population et de la place dévolue aux personnes âgées dans nos sociétés modernes. Les éléments de réponse qui y sont apportés sont, ma foi, assez cocasses, plutôt drôles, mais probablement justes et en tout cas pleins de tendresse.

    Je n'ai pas eu la possibilité de voir cet animé en HD, par conséquent je ne me prononcerai pas sur la qualité de l'animation qui m'a paru parfois un peu vieillotte ou qui m'a du moins laissé le sentiement que l'on avait pu faire mieux. Mais il faut croire qu'elle est, dans des conditions normales, de fort bonne facture : son réalisateur Hiroyuki Kitakubo était en effet principal responsable de l'animation sur Akira !

    Les décors, ceux du Japon des années 90 et certainement encore d'aujourd'hui, n'ont pas pris une ride : les ruelles étroites, les maisons aux portes coulissantes, la nature verdoyante, le gros chat de la maison qui baille, en opposition avec une ville très urbanisée, aux équipements modernes.

    L'on reconnaîtra aussi certains éléments dont Otomo use à loisir dans ses oeuvres et qui lui permet de pousser la métaphore assez loin lorsqu'il s'agit de donner vie aux machines. Je veux parler des tubes grouillants comme des tentacules, qui s'enflent, saisissent et détruisent. C'est vraiment une caractéristique chez cet auteur.

    Niveau musique en revanche, là en revanche c'est carrément daté, ce qui vient  gâcher un petit peu certains passages qui prennent tout d'un coup des airs grand guignol là où l'on aurait probablement souhaité un peu plus de drame. C'est toutefois un défaut mineur.

    Si Roujin Z  n'a pas l'envergue d'un Akira, ni même celle d'un Studio Ghibli, il reste malgré tout une oeuvre profonde, très riche et qui mérite largement le détour aux amateurs du genre.

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